vendredi 10 décembre 2010

Guide de survie au Burkina Faso

Petit lexique burkinabè :

bonjour : entre le lever du soleil est 15H
bonsoir : entre 15h et 18h
bonne nuit : après 18h

profiter de la fraicheur : aller boire une bière
se goder : se bourrer la gueule
ça fait deux jours : ça fait super longtemps qu'on s'est pas vu dis donc !
ronfler : accélérer
bonne traversée : bonne route
il a deux têtes : il est moche
t'as un 70 ? : donne moi ton numéro de téléphone
y a pas de problème : oui / non / peut-être / on verra
rouler : utiliser un véhicule
bisser : redemander la même chose
le catalogue : la carte au restaurant
un bidon : une bouteille
un bic : un stylo
un lotus : un mouchoir en papier
un baton : une cigarette
une catherine : une clémentine
un maquis : un bar
aller faire le show : aller danser au maquis
pwo pwo pwo : aïe aïe aïe

ne pas dire "bienvenue", dire "bonne arrivée"
ne pas dire "bonjour, je voudrais du pain" , dire "bonjour mon frère ça va ? et la famille ? (...) je veux du pain"
quand on te dit "bon appétit" ne pas dire "merci", dire "t'es invité"

Accent dioula (burkina de l'ouest) :
ajouter "dè" à la fin de chaque phrase. Par exemple, "c'est pas facile dè!" en remontant le ton de la phrase

Accent mossi (centre du burkina) :
accentuer l'avant dernière syllabe des phrases. Par exemple "c'est pas faaaaaaacile".

Accent des diaspos (souvent les burkinabès qui ont grandi en côte d'ivoire) :
mettre des "ô" un peu partout dans les phrases. Par exemple "je dis-ôôôôô, c'est pas facile."

Dans un soucis d'auto-préservation, il faut également connaitre les rivalités entre les ethnies, par exemple les samos et les bwabas contre les mossis, les dafnis contre les bwabas etc etc... Ce qui donne lieu à des " plaisanteries à parenté" où on fait des blagues douteuses en donnant toujours le mauvais rôle à l'ethnie rivale.

dimanche 5 décembre 2010

Des tournées en brousse

Je n'aurais jamais imaginé pouvoir me transformer en glaçon au Burkina. Et pourtant...

Je dois retourner dans des tas de villages pour refaire des monographies. Donc jeudi matin, 5h30, je démarre pour aller voir mon acolyte, Victorien un cultivateur de fonio (qui a l'immense avantage de parler français) dans un autre village. Je vais faire les tournées avec lui, j'ai besoin d'un traducteur de toute façon !

Mais il faisait méga méga froid à cette heure là c'était vraiment terrible ! Et après 30 minutes de moto, je me demandais quand est ce que j'allais pouvoir m'acheter un bonnet et des gants...et surtout comment vous pouviez survivre avec 15 ou 20 degrés de moins. Mais ceci n'est qu'un détail, puisqu'à 8h30 du matin il fait déjà 30° au soleil.

Généralement, quand on arrive dans le village je fais réunir les vieux. Il faut que j'arrive avant qu'ils partent aux champs, donc vers 6h30-7h maximum. Puis on discute, quand ils le veulent bien. Une fois, quand j'ai demandé si on pouvait me raconter l'histoire du village, je me suis carrément fait envoyer chier. Mes traducteurs bwamou-français étaient génés et ne voulaient pas me dire ce qu'il y avait. Grosso modo, le chef du village a dit que entre eux ils pouvaient tout se dire mais que comme j'étais là c'était pas la peine..! Donc parfois la causerie se passe bien, mais parfois il est difficile de venir parler avec les vieux. Notamment dans les villages où les traditions sont hyper fortes, où personne ne fait d'études, où l'école est très récente, et où on n'ose même pas dire le mot "animiste" en parlant de religion.

Mais bon des fois ils se sentent obligés de me lécher le cul, et ils m'offrent des poulets. Que je ne vais quand même pas refuser, maintenant j'ai deux grosses poules que je vais laisser pour mon repas de Noël ;)

Souvent, je demande si les villageois seraient d'accord pour faire partie de circuits touristiques. Une fois, on m'a répondu que au temps de la diffusion des religions chrétiennes, souvent ils devaient accueillir des blancs. Ils leur faisaient des démonstrations de danses traditionnelles, ils leur faisaient visiter le village...et puis ils leur donnaient des filles. Ahah, apparemment l'abstinence c'est pas pour tout le monde chez les cathos, que ce soit pour des petits garçons ou des jeunes filles africaines.

D'ici dix jours j'aurai une meilleure connexion internet donc j'en profiterai pour vous abreuver de photos.

Hier il y avait une soirée musique et danse traditionnelles au village, très chouette :)
Comme les récoltes sont quasi finies, les balafons et les tam-tams résonnent dans toute la brousse...

Je meurs d'envie de bouffer une pizza.