lundi 27 septembre 2010

Le début du travail

C'est quand on n'a rien à faire qu'on voudrait travailler, et quand on doit travailler qu'on voudrait n'avoir rien à faire.


Après quelques jours à n'avoir rien eu à faire à Saint Jean (bon, ok, en réalité ça a concerné 3 journées), j'ai enfin eu mes directives pour mon stage... Pour l'instant c'est suivi de plantations de soja, test de plantations de teff, tests de compost. Avec Philippe, un mec de l'assoc, on a donc fait le tour des producteurs de soja vendredi matin. Départ 6h, retour 13h. J'étais vraiment sur les rotules au retour !! On va voir les cultivateurs, on leur demande si tout va bien, on note leurs remarques, on va voir leurs champs, et on leur donne des conseils pour la culture. Je suis maintenant imbattable sur les champs de soja !! Voilà une tite photo d'une gousse de soja en gros plan. La présence de Philippe est indispensable parce que d'abord il sait où sont les villages (cad au milieu de la brousse, rien ne ressemble plus à un village de 30 habitants qu'un autre village de 30 habitants), parce qu'il arrive à conduire la moto dans des terrains inondés/boueux/sablonneux/herbeux, et parce qu'il parle bwamou, ce qui est pas mal étant donné que tous les villages où se trouvent les producteurs sont bwabas. Moi qui étais fière de commencer à maitriser quelques mots de dioula, j'ai pu recommencer à hocher la tête et à sourire comme une idiote à chaque fois que quelqu'un s'adressait à moi (je commence à avoir l'habitude). Donc ça c'était plutôt cool.

Aujourd'hui, il fallait aérer le compost déjà fabriqué, comprendre le sortir de sa fosse pour le mettre dans une autre fosse puis le remettre dans la première fosse. Le temps de désherber le chemin qui menait au tas de compost, on a pu commencer à bosser vers 9h, moi et deux mecs qui sont employés par l'ONG pour faire ce genre de travaux. Donc on a pelleté, pelleté, pelleté, et là j'ai eu un coup de chance. Parce que sur les coups de 10h15, j'en pouvais vraiment plus, et j'ai appris que la mère de la famille chez qui j'habite venait de rentrer de l'hôpital avec son nouveau-né, elle avait accouché dans la nuit !! Donc j'ai pris ce prétexte pour faire une pause et aller lui rendre visite, et quand je suis revenue vers 11h, les mecs quittaient le boulot (il commençait vraiment à faire chaud). On y est retourné l'aprem vers 15h, jusqu'à 16h passé (après le compost c'était fini donc jme suis cassée, mais eux sont restés encore à desherber). Putain ce que c'est fatiguant. Le geste en lui même tire un peu sur les bras et le dos, mais ce qui est vraiment horrible c'est le soleil. Je savais même pas qu'on pouvait autant transpirer. Au bout de cinq-dix minutes, autant les mecs que moi, nous ruisselons de sueur. Mais au sens propre du terme. J'veux dire, ton tee shirt et ton pantalon sont trempés, t'arrives même plus à voir clair tellement la sueur te coule dans les yeux, tu transpires de parties de ton corps que t'imaginais pas pouvoir voir transpirer, enfin c'est assez ouf. Le soleil tape dur sur la tête, et ça fait comme un marteau piqueur dans le crâne. Après une heure de travail je peux facilement boire 1,5L d'eau, et encore je sais même pas si ça compense ce que j'ai perdu !! En tout cas, je comprend pourquoi ils mangent des montagnes de riz maintenant, pour ce genre de boulot il faut des forces !! Ca vaut bien tous les footings du monde :)


Bon en tout cas, me voilà bien fatiguée, la peau brulée, des ampoules plein les mains, et bouffée par les moustiques, mais c'était trop cool !

mercredi 22 septembre 2010

Plus encore, avec des photos !



C'est là que les choses commencent à se corser. Pour internet, et pour le reste.

Après quelques jours à Kaya, je suis revenue à Ouaga pour faire mon sac et passer une dernière soirée avec les mecs et les infirmières avant de partir pour Nouna. Le voyage était ...éprouvant. Ma flemme était donc totalement justifiée ! Bus à 8h, donc départ à 7h de la maison. J'ai peut être dormi une heure et demie la nuit, entre 4h et 5h30. Easy ! Donc tête dans le cul, Ousmane a eu la gentillesse de se lever pour nous déposer, moi et mon sac de 17kg à la gare. Là, même lui a eu l'air inquiété par l'état du bus. En même temps c'est un ancien bus de ramassage scolaire canadien complètement pourri (photo), et je dois faire minimum 8h dedans. Je rencontre une allemande qui prend aussi le bus, mais elle jusqu'à Dédougou seulement, elle s'arrète une cinquantaine de kilomètres avant moi. C'est marrant ça, mais quand y a des blancs, bah on se sent obligé de venir se parler et de passer du temps ensemble, et de raconter nos vies. Donc c'est ce qu'on a fait, on était à côté dans le bus, et ça a passé un peu le temps. Jusqu'à Koudougou, la route est goudronnée, donc ça allait, j'ai dormi un peu. Les choses se sont dégradées ensuite ... Avec la disparition du goudron et du début de la piste. Mais pas n'importe quelle piste. La pireeeeeeee piste que j'ai jamais prise ici, que des trous et des bosses, et des parties inondées et tout, c'était vraiment trop le bordel. Dès que y a une grosse secousse, tous les gens se lèvent pour inonder le chauffeur d'insultes en français, mooré et dioula, donc c'est joyeux et ça m'a fait rigoler mais pas idéal pour se reposer. Et puis, l'humour burkinabé c'est pas trop pareil qu'ici, jvous raconterai des blagues vous allez voir c'est .. tordant. Par exemple là :
Une femme "Chauffeur , faut ralentir, j'ai un nourisson"
Un homme "Chauffeur, on est tous des nourissons ici !"
Eclat de rire général.
Ahah.

Bon, sinon la piste comme ça jusqu'à Dédougou a bien duré 6h, j'ai peut être réussi parfois à somnoler mais tu te cognes la tête sur le siège de devant, ou alors tu tombes sur tes voisins à tout bout de champs c'est vraiment chiant. Et les sièges sont complètement défoncés donc c'est pas l'idéal. Et il fait chaud dans le bus. Ce qui n'empêche pas qu'il pleuve donc les gens ferment les fenêtres. Mais il y a quand même beaucoup de poussière, et au bout d'une heure tu es recouvert de poussière rougeâtre. C'est d'la balle, 6h dans ces conditions.6h ...que dis-je !! à dédougou on a du changer de car, ce qui fait qu'on a eu une loooongue pause (le temps de descendre les bagages du toit du school bus, et de les mettre sur celui du car), moi qui avait hâte d'arriver j'ai bien du prendre mon mal en patience. Ensuite il restait encore 50km de piste, mais cette fois la route était bonne donc on a fait ça en une heure. En plus, le bus était quasi vide, donc c'était tranquille, il faisait très frais.Après donc 10h30 de voyage au total, je suis arrivée à Nouna. Là, Souleymane est venu me chercher à la gare, pour me conduire à travers 15km de brousse jusqu'à Saint Jean, my fucking final destination. A cause du sac, j'avais vraiment pas de place pour m'assoir sur la moto donc c'était vraiment difficile, surtout que j'étais vraiment exténuée, je m'endormais sur la moto alors que j'étais en équilibre instable, et que les chemins étaient inondés ahah.Je suis arrivée alors que c'était la dernière soirée d'un autre stagiaire en agronomie ici (dommage qu'on se croise). Du coup, ils ont fait une super bouffe, avec même du vin. Enfin, ce qu'ils appellent vin c'est de la sangria infâme qu'ils coupent au bissap ^^ On a mangé des spaghettis à la sauce viande mouton, et je pensais pouvoir aller rejoindre mon lit, quand j'ai vu qu'ils tuaient des poulets et qu'ils commençaient à faire frire l'aloco. Apparemment c'était juste l'entrée !!

Bon je met quelques fotos de là où j'habite, c'est super grand j'ai une cour pour moi toute seule, avec ma maison, 2 cases et une douche et des toilettes. C'est à environ 200m de la maison de Souleymane. Dimanche j'ai dormi un peu toute la journée, j'étais vraiment crevée. Ils ont du me prendre pour une loque :)
C'est insupportable, ils mangent en continu ici. Après le petit dej, c'est les bananes, puis des cacahuètes, puis du poisson séché, puis le thé avec des cacahuètes, puis on déjeune riz sauce, puis encore le thé avec des cacahuètes, et ensuite le dolo, la pastèque, et le mais grillé, jusqu'à attendre le diner.. Pff ! Vivement le palu que jpuisse maigrir efficacement :D

Demain j'apprend à faire le tô, chose que toutes les burkinabès savent faire depuis l'âge de 12 ans. Comme ça je pourrai être bonne à marier !

Bien sur, ici il n'y a ni l'électricité, ni l'eau courante, et au moins on ne ressent pas la pénurie de gaz qu'il y a au Burkina, vu que toute la bouffe se fait au feu de bois. Il y a quelques plaques solaires, les gens les utilisent pour recharger des batteries, qui servent ensuite généralement à charger les téléphones portables ou à brancher une télé (!). L'eau vient du puit, elle est assez claire, donc je la bois, pour l'instant je ne suis pas malade ^^ C'est pas très pratique de ne pas avoir de lumière dès que le soleil se couche, c'est à dire vers 8h30 ici. Mais la lune éclaire tellement, qu'on a même pas besoin de lampe pour se déplacer. Néanmoins faut quand même faire gaffe à cause des serpents.

J'suis devenue fan de la bouillie de mil, qui l'eût cru !








dimanche 12 septembre 2010

Kordié, suite, Ouaga , le retour

J'ai pas encore fini mes anecdotes sur Kordié. Bon c'est un ramassis de petites histoires mais c'est marrant.

Dans la cours de la vieille, il y a une mossi qui habite (le village est gurunsi). En fait c'est une femme qui a été virée de son village parce qu'elle était déclarée mangeuse d'âmes. Depuis qu'elle a été bannie, elle marchait, elle marchait, elle marchait sans trop savoir où aller et en mendiant. Un soir elle était fatiguée et elle s'est endormie devant la cours de la vieille. La vieille l'a trouvée là au matin et lui a fait raconter son histoire. Elle lui a dit, tu peux rester là le temps de te retrouver. Ca fait maintenant 4 ans qu'elle est là. Au début le vieux ralait, mais maintenant ça va, il lui donne du travail.

La deuxième nuit était assez horrible. C'était fin du ramadan, alors il y avait de la musique à fond dans la rue (ils utilisent des plaques solaires pour faire marcher les sonos. lol quoi). Donc c'était déjà dur de dormir, mais en plus de ça il y a eu vent de sable qui rentrait par la fenetre de la case, et ensuite pluie. Après ça, les cabris sont montées sur le toit de la case (en tôle) et ça a fait un bruit d'enfer, et ça plusieurs fois vers 2-3h du mat. J'en pouvais plus !!!

Il y a trois familles au village. Je veux dire, trois grrrraaaaaaaaandes familles. La famille dominante, les Bako. Ce sont eux qui s'occupent des masques et des cérémonies à la forêt sacrée. Le chef du village et le chef de terre sont toujours des Bako. Mais dans ce village c'est un peu l'anarchie ils ne servent pas à grand chose. Il y a les Bayala (comme Arsene et Eric), les forgerons. Avant ils faisaient les armes, maintenant ils réparent un peu de tout. Ils sont aussi chargés d'appeler la pluie, et de résoudre les problèmes occasionnés par le climat, comme par exemple si un homme a été frappé par la foudre c'est eux qui font les cérémonies avant l'enterrement. Puis il y a les Batao, comme Léon, qui sont les chasseurs. Sinon, tout le monde cultive le mil. Of course.

Les animaux là bas, il y en a partout. En plus des animaux de la ferme, les animaux de compagnie, on compte les crocodiles dans le barrage, et puis aussi le python sacré de la forêt (sacrée aussi). Evidemment, si vous demandez aux gens, tous ils ont déjà vu le python une fois dans leur vie, et toujours dans des circonstances assez romanesques. Est ce qu'il existe vraiment...

Au village, l'humeur est bonne. Les hommes boivent du dolo dans les tavernes, les femmes rient. Mais quand on écoute un peu les discussions, le ton se fait plus sérieux. "changement climatique", "pas assez de pluie", "mauvaise récolte du mil", "famine", "état d'urgence", souvent ces mots reviennent, et c'est un peu plus inquiétant.

Bon, sinon je suis revenue hier à Ouaga, et on a fait trop la fête. Apéro jusqu'à minuit et après maquis jusqu'à 4h du mat. La piste de danse était bondée, il faisait genre 45°C, même les locaux transpiraient jusqu'à tremper leur chemise et leur pantalon. Mais c'était trop marrant, même des gens que je connaissais pas m'"ont dit que je dansais bien alors j'ai pris ça vraiment pour un compliment vu comment ils considèrent les nasaras question danse :D (cad comme des poteaux).
Je remercie ma maman qui m'a appelée à 8h du mat alors que je m'étais couchée 3h avant, ensuite le sommeil a été difficile à retrouver, parce que faire la grasse mat quand on dort sur le carrelage c'est pas évident. Mais bon j'ai glandé toute la journée, et c'était cool.

Je devais partir pour Nouna (mon stage) mardi, mais finalement j'vais à Kaya quelques jours, parce que j'ai la flemme de le commencer tout de suite ahah ! Donc je pense y aller peut être samedi ou dimanche.

Mon numéro de téléphone burkinabé ne peut pas recevoir les textos de l'étranger, je vais m'acheter un nouveau numéro demain et après ça ira mieux.

Allez, une petite légende pour finir ! (parce que je kif trop, je sais que vous aussi)
La fondation du village de Kordié
Sur le plateau central (me demandez pas où c'est, je n'en sais rien), vivaient deux frères avec leurs femmes et leurs enfants. (NB; oui ils sont très rarement monogames). Un jour les deux frères se sont disputés, et l'un est parti avec sa famille. Ils sont allés de village en village, mais jamais ils ne trouvaient d'endroit où se poser. Un jour ils sont arrivés à la forêt sacrée, et ont aimé le lieu. Alors ils se sont installés là, c'est pour ça que le village s'appelle Kordié, ça veut dire destination finale en langue.

samedi 11 septembre 2010

Kordié

De retour à Ouaga, faut que je fasse partager un peu ce que j'ai vécu pendant 2 jours. Assez ouf.

J'suis donc allée à Kordié, le village de Léon. Après un voyage assez épuisant (bus en retard de 2h; bus qui roule comme charette; taxi brousse qui galère dans la piste inondée).. Bref on arrive à son village, 40km reculé par rapport au goudron, et là c'est vraiment le trou du cul de l'Afrique. Pas d'électricité, pas l'eau courante, le puit est dans la cours de la maison... Toutes les habitations sont traditionnelles, et le must PERSONNE ne parle français. Sinon c'est cool.

On est arrivé à la nuit, et on a mangé le tô (farine de mil bouillie et compressée) avec sauce gombo (espèce de légume). Et puis on est allé dormir dans la case. Marrante d'ailleurs, son précédent occupant l'ayant décorée avec des psoters de Ronaldino et des posters de la coupe du monde 2002. Sinon, le mobilier c'était une natte et une vieille moto qui trainait dans un coin.

Le lendemain, on se lève avec les poules, toute façon elles sont sous ta fenêtre à caqueter alors t'as pas le choix. Je découvre ce que donne la cours sous la lumière. Tout entourée de case, un trou euh un puit au milieu, des canaris (grosss jarres pour préparer le dolo, bière de mil) cassés de partout, des bidons, des cochons, des biquettes, des poules, des chiens et des chats et un tas de gamins qui trainent çà et là. Même après 3 jours chez eux, je n'ai pas pu dénombré combien il y avait de femmes et d'enfants qui vivaient là. La cours où on était était dirigée par la tante de Léon, qu'il appelle aussi sa mère, ou plus communément la vieille. Sa famille a une deuxième cours un peu plus loin dans les champs de mil. Là, c'est son grand père qui habite avec ses femmes. Leur cours est beaucoup plus traditionnelle, avec les cases en 8 et tout (j'expliquerai plus tard).
Bon en gros, il m'a présentée tout le monde, et après il passait parfois 1 ou 2h à parler avec les gens en dialecte et moi jfaisais potiche à côté parce que jcomprenais rien ><

Sinon c'est sur que j'ai grossi parce que la vieille nous apportait toutes les deux heures le tô et une montagne de riz. Le vieux (le grand père) m'avait offert un poulet, mais on avait pas eu le temps de le manger. Aujourd'hui on devit repartir à 8h du village, mais on est reparti vers 11h, parce que la vieille a insisté pour que je bouffe ce putain de poulet. Donc 1h après mon petit dej, j'ai du m'enfiler tô, montagne de riz et poulet grillé sauce oignon (trpp bon mais j"avais vraiment pas faim)!!!

J'ai appris plein d'histoires sur le village. Par exemple leur totem c'est la tourterelle. Un jour, au temps des guerres tribales, les hommes du village sont partis attaquer une autre tribu. Quand ils sont partis, une autre tribu est venue prendre le village quand il y avait que les femmes et les enfants. Alors les femmes et les enfants sont partis se cacher dans la forêt. Mais leurs traces de pas étaient sur le chemin. Alors des centaines de tourterelles sont descendues des arbres pour piétiner le chemin et cacher les traces de pas. La tribu a été sauvé. Depuis, à Kordié, on ne mange plus les tourterelles.

mercredi 8 septembre 2010

Bonne arrivée !!

Bon, ce qui est fantastique avec les compagnies aériennes africaines, c'est que tu pars 1h30 en retard et que tu arrives 30 minutes en avance. Pratique pour prévenir les gens qui viennent te chercher à l'aéroport. L'arrivée à Ouaga est assez fantastique. L'aéroport est en travaux (j'ai l'impression que c'est pire encore que l'année dernière). C'est un espèce de cube en béton avec des murs en placo de part et d'autre. Les bagages sont acheminées de l'avion au hall dans un chariot poussé par une dizaine de mecs, puis sont étalées par terre plus ou moins brutalement, et tout le monde se pousse pour récupérer son sac..! Tout ça dans le hall de l'aéroport, où les policiers somnolents laissent rentrer tout le monde, donc faut faire gaffe que personne ne parte avec ta valise.

Deux amis (Léon et Ousmane) sont venus me chercher à l'aéroport. Ils m'ont emmené dans la maison que loue leur association , car ils accueillent 4 infirmières en ce moment qui font un stage dans un hôpital de Ouaga. Je dors là bas, et je mange avec eux. Hier soir, soirée d'arrivée à base d apéro ti punch, loup-garou, et maquis avec bières vers minuit. J'ai fait ma courageuse, j'ai pris une bière, sachant que la dose ici c'est 65cL. Tout ça pour dire que j'ai vraiment BIEN dormi après, sur ma natte à même le sol.

Tout se passe génialement bien, j'ai récupéré un téléphone (00226 72747408) et j'ai accompli mes formalités. Je suis allée au siège de l'association dans laquelle je vais travailler. Je suis arrivée à l'africaine, avec 40 minutes de retard. Mais bon, tout ça c'est la faute à la pénurie de gaz. Parce que du coup, on a voulu manger une omelette au petit déjeuner, mais comme y a plus de gaz faut faire le feu au charbon. Mais comme ça fait un moment qu'y a plus de gaz dans le pays, c'est dur aussi de trouver du charbon parfois. Alors le temps de trouver du charbon, d'allumer le feu et de faire l'omelette, et ben on était en retard. Mais bon le mec avait l'air assez blasé. C'était un blanc d'une quarantaine d'année avec les cheveux courts parsemés de dread locks qui tombaient sur ses épaules, avec un nez de poivrot assez ouf. Donc j'ai visité leur entreprise là, et puis on est rentré faire la sieste, parce que quand meme faut pas abuser.

Je retrouve avec plaisir l'air africain, les fruits de la passion, le bissap, la langue burkinabé (que je comprend une fois sur deux), et l'ambiance d'ici. Dans la rue, les musiques, Floby, Victor Démé, le coupé décalé. Les gens qui viennent te parler "tu es française ?" "euh oui" "tu aimes le hip hop?" "euuuuh c'est déterminant comme question?". Les enseignes fantasques des magasins "poulets télévisés", "obama fashion", "afrolibrairie". La circulation désordonnée. Le bruit continuel d'une ville en ébullition. Gniiiaaah !

Bientôt l'accent du sud dans ma bouche va se transformer en français burkinabé. Déjà je dis "faut ammener pain" au lieu de dire "tu peux me passer le pain s'il te plait?". C'est mal barré...

Demain je pars à Koudougou, peut être je vais à Nouna direct après mais je sais pas encore. Déjà avec la fin du ramadan c'est pas sur qu'il y ait des transports demain. Et puis les routes sont mauvaises à cause de la fin de la saison des pluies, et comme moi y a pas de route pour aller à mon village, on m'a dit qu'il fallait rester 10h dans le bus au lieu de 5. Ô joie, 10h de tape cul dans la poussière..!!

So happy :)

Bonne arrivée !!

lundi 6 septembre 2010

A new beginning

Yo everybody.

Un blog a toujours un article de départ, plus ou moins niais, inintéressant et relativement inutile puisque son seul but est d'initier le mouvement. Là, on peut ajouter un autre but, c'est d'augmenter ma dose de stress, en me faisant procrastiner à 6h de mon départ de chez moi. Ahah, ma valise est ENFIN faite, mes papiers sécu, impôts, banque etc presque réglés, et euh à part la crème solaire (ARGH), je ne visualise pas trop ce que j'aurais pu oublier.

Alors, demain, c'est direction le Burkina, pour 4 mois au minimum. Ouagadougou quelques jours, puis Koudougou, Nouna, et enfin mon village dans le trou du cul de la brousse : Saint Jean. Tapez pas ce nom sur Google Earth, vous ne verrez rien (et inutile de chercher les éléphants). Mais regardez une carte du Burkina Faso et de l'Afrique de l'Ouest ça sera bon pour votre culture !

J'essayerai de donner des nouvelles plus ou moins régulièrement, mais l'accès à internet risque d'être compliqué. Comme je l'ai déjà expliqué à certains d'entre vous, il n'y a pas d'internet dans mon village, donc je dois faire une dizaine de kilomètres à dos d'âne ou à vélo de part les pistes pour aller à la ville dans un hypothétique cyber qui pourra éventuellement avoir une connexion internet ("bon, y a pas de problème. Des fois ça marche, des fois ça marche pas." disait mon référent de stage ce matin).

Alors; la bisette à tout le monde, et à bientôt (sauf si je meurs d'une crise foudroyante de palu) !

P.S. Au risque de paraitre émo, très chouette la chanson de même nom que le titre de cet article, par les Good Charlotte !