dimanche 28 novembre 2010

Des petites nouvelles

Après tout ça, une semaine un peu trop tranquille s'est écoulée au village. Pas grand chose à faire si ce n'est aller arroser le jardin et aller défricher des kilomètres d'allées. Ce qui est vraiment très chiant, notamment quand la machette, la daba et le rateau finisse par transformer les paumes des mains en masses sanglantes. Mais on survit.

Il ne fait plus très chaud, le grand maximum à midi n'est (que) de 35°C et à partir de 18h il fait réellement froid. Je me demande comment je supporte 2 pulls et 2 écharpes à 20°C mais apparemment j'me suis trop habituée à la chaleur ;)

Le grand manitou de l'ONG est arrivé, ça fait du dérangement de partout. Il va lancer des tas de chantiers dans tous les sens. Je m'entend vraiment pas avec lui, il ne me plait pas du tout.

Mais de toute façon je me casse bientôt du village. Ca va faire bizarre de quitter ma "famille d'adoption" burkinabè, tous mes amis et tout tout, mais c'est la vie et c'est toujours comme ça.

La maman et les frérots arrivent le 17 Décembre. J'ai hâte qu'ils arrivent, et qu'ils payent une chambre d'hôtel où je pourrais prendre une VRAIE douche et où je pourrais chier sur une VRAIE cuvette de toilette !!

Comme je disais, c'est rapide today, pas le courage de développer...

Cya

samedi 20 novembre 2010

Mes malheurs

Parce que jeudi 11 Novembre était vraiment une journée horriblement terrifique.

Voyez vous, afin de préparer mon anniversaire (par exemple acheter des poulets complémentaires en vue d'un poulet-cue digne de ce nom), j'avais besoin d'aller chercher du gombo. Comme le distributeur se trouve à 55 km de Nouna, qui se trouve à 15 km du village je me suis dis : cool je vais pouvoir roder ma moto. Je me suis donc mis dans le crâne de faire mes 140 km dans la matinée.

J'arrive à Nouna sans problème, ma moto ronfle doucement. Je prend Philippe derrière moi, et je prend courageusement la (très) difficile piste qui mène à Dédougou. La piste est vraiment mauvaise, pleine de trous et de bosses, et c'est que des petits cailloux qui te sautent dans la figure. Les gens mettent des grosses doudounes et des casques avec visière. Bon, moi, évidemment, je suis partie en débardeur, en tongs et sans rien sur la tête, j'avais pas trop prévu le coup hum. C'était déjà des erreurs, mais mes plus grosses erreurs étaient de partir sans avoir 1FCFA de crédit sur mon téléphone, et deuzio de ne PAS vérifier le niveau d'huile de cette putain de connerie de moto de merde.

Donc, quand j'ai commencé à vouloir rouler un peu ma moto (ça veut dire on roule à 60 km/h sur la piste en s'accrochant très fort pour quand la moto vole après les trous et les bosses), ben... j'ai entendu "CHLONK" et "bbrrrrrrrrrrrrrrrrrr" et "...". Et Philippe qui dit "y a quoi?". "Ben chai pas ça s'est arrété tout seul". Et la PSSSSHHHH et une fumée qui sort du réservoir d'huile. Oups. Evidemment on était trop loin de Nouna pour faire demi tour, on était trop loin de Dédougou pour y arriver, et le village le plus proche n'avait pas d'huile. On a donc continué en poussant la moto. On a pu interpeller des gens qui nous ont dit d'arriver à Bourasso, un plus grand village, à 6-7 km de là. Easy. Je nous voyais déjà pousser cette satanée pute de moto pendant 1h30 sous le soleil écrasant et la chaleur montante. Mais on a supplié un gars pour qu'il m'emmène jusqu'à Bourasso, où je trouverai de l'huile et que je ramènerai ça dans un bidon. Donc je suis partie avec ce peul très gentil, et en arrivant là bas j'ai pris des mélanges d'huile fort douteux que j'ai payé à prix d'or, mais pas le choix. On a pu arriver à Dédougou enfiiiiin en mettant 2h30 pour faire le trajet au lieu d'une petite heure...

Là-bas, impossible de retirer de l'argent, la banque n'avait pas débloqué ma carte bleue. J'ai essayé avec mon ancienne carte bleue qui est censée être désactivée et là j'ai pu retirer quelques sous, mais pas beaucoup. J'étais vraiment trop découragée !!! Tout ça pour rien !!

Donc on a du passer chez le mécano, repayer de la bonne huile, tout vidanger et blablablabla avant de repartir de Dédougou. On est reparti vers midi... pour arriver vers 13h15 à Nouna, complètement exténués. Et le soleil avait frappé fort fort sur la tête. Ma peau était rouge comme celle d'un homard, mais ce n'était que de la poussière, au moins ça m'avait protégé des coups de soleil !

Je suis rentrée au village, et là j'ai du prendre 3 seaux d'eau pour arriver à enlever toute ma poussière ! Pas le temps de me reposer jusqu'au soir, où on s'est couché assez tard.

Le lendemain...Pwo pwo pwo comme on dirait ici, c'était même pas la peine d'essayer de me lever ! Evidemment c'était le jour où 3 amis venaient me voir de Ouaga, et je devais partir les accueillir à Nouna vers 15h. J'ai dormi toute la journée, en espérant pouvoir me lever pour rouler la moto le soir, mais c'était pas la peine, ma fièvre oscillait entre 39 et 40°. Impossible de manger, même l'eau je vomissais ça, (donc impossible de prendre des médicaments par le fait), et tous mes os et mes articulations me faisaient mal.

ça a continué comme ça quelques jours (même si la fièvre est assez vite retombée), et maintenant je viens seulement de guérir. Impossible de manger jusqu'au mercredi, j'étais trop nauséeuse, le seul truc que j'arrivais à manger c'était des spaghettis !! Et encore en quantité infinitésimale. Je ne sais pas si c'était insolation, palu, parasite, un peu de chaque... peu importe ça va mieux maintenant :)

Dommage que je n'ai pas pu profiter de la fête de tabaski mardi, je rêvais pourtant de ce mouton grillé depuis deux semaines ahah !

Sinon mon anniversaire s'est bien passé, mis à part le fait que j'étais ultra kaput. Jus de bissap, poulets grillés et fris, musique mandingue et soirée entre amis. Je n'avais jamais eu aussi chaud la journée de mon anniversaire en tout cas !

dimanche 7 novembre 2010

Une longue excursion hors de brousse

Dur dur de sortir de sa brousse, et de revenir au monde "civilisé". Parce que quand on est à Ouaga, il s'agit de courir partout pour revoir untel, ou pour aller faire des courses et blablabla.
Lundi dernier, je me suis risquée à faire du shopping parce que vraiment c'était la dèche des fringues. Je suis venue avec une poignée de tee-shirt et le H&M en brousse, ça a tendance à se déchirer très vite. Bon, le problème c'est qu'à Ouaga il n'y a point de grands magasins types C&A et Cie, et encore moins de centres commerciaux. Ce sont des petites échoppes de prêt-à-porter qui dépassent rarement les 10m². Dans chaque petite boutique on vend donc environ 5 pantalons et une dizaine de tee shirts.. Pas évident pour faire son choix !!! Finalement, j'me suis dégotée un jean dans une première boutique, puis on est parti au marché pour la suite. Là, j'ai pu trouver 3 tee shirts assez immondes 100% qualité made in china et une mini jupe pour aller courir les maquis. La négociation est toujours fatigante quand c'est pour un blanc, mais de 6000 par tee shirt on est arrivé à 12 000 pour les 3 avec la mini jupe et encore "on m'a arnaqué raisonnablement". Boooooon...

Ensuite, comme je le disais, départ pour Kaya où j'ai passé la nuit chez un pote. J'y étais déjà allée une fois, donc tous les voisins qui passaient me demandaient 'et à nouna comment ça va?' alors que jles aurais meme pas reconnus dans la rue. Mouarf.

Le lendemain, départ à Pissila, le village où mon pote est prof d'anglais. Il avait cours, donc pendant ce temps là je tapotais des rapports sur mon ordi ou plus généralement je bouquinais tranquillement à l'ombre. Enfin, j'ai été aussi enrôlée pour corriger ses copies et surveiller ses classes pendant les devoirs. Mais il faut dire que surveiller une classe en devoir au burkina ça signifie aller monter le thé sous un arbre dans la cours de récréation avec d'autres profs et causer tranquillou !! Quant aux copies, vraiment je vois PAS pourquoi les profs français se plaignent !! Parce que quand t'as 30 copies à corriger, c'est vraiment vite fait... Mais quand t'as une classe de 110 élèves et que tu dois corriger 110 fois le même devoir, là c'est vraiment vraiment chiant ! Je pense que les profs français devraient faire un stage au Burkina pour relativiser des conditions d'enseignements ;) C'est à dire, des bancs d'école pour école primaire même au lycée, les élèves de 18 ans assis à 3 sur ces mêmes bancs, une chaleur torride dans la classe, la sueur qui goute sur les cahiers, la poussière qui pique les yeux, aucun matériel d'étude, pas d'électricité le soir pour que les élèves puissent faire leurs devoirs ou réviser leurs leçons... Bref.

Donc après avoir passé 3 jours là-bas, je suis rentrée à Ouaga, pour profiter du SIAO (Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou) et pour payer ma moto. Le SIAO c'était vraiment trop cool, même si j'ai fait l'erreur d'y arriver la veille du jour de clôture donc c'était bondé. Des étalages chargés de toutes sortes d'objets d'arts de l'Afrique de l'Ouest surtout, mais aussi de toutes les régions du monde, du Brésil, de la Chine, etc etc.. Vraiment trop chouette pour le plaisir des yeux (j'avais fait exprès de ne pas emmener d'argent ^^). Et dehors, une scène géante où s'enchainaient des concours de danse avec des gens du public choisis au hasard, des jeux stupides, des démonstrations de danses traditionnelles etc. Vraiment, trop poilant de voir un public plié en deux, j'aime cette ambiance. Et ensuite, c'est des brochettes de viande grillée achetées dans un kiosque avec des frites d'aloco.

Sinon j'ai acheté ma moto, enfin presque, j'ai des problèmes de plafond de banque mais sinon elle est là prête pour moi. Vous pouvez regarder sur google c'est une Yamaha Crypton rouge. Huhuhuuhu!! Jlai négociée à 440 000 FCFA avec les papiers (qui valent en gros 30 000 FCFA), ce qui fait grosso merdo 600 euros.
Que demande le peuple ??

(Sinon, on est en pleine campagne présidentielle actuellement au Burkina, promis bientôt un article sur la politique)

lundi 1 novembre 2010

Des histoires de moto

Parce que vraiment, j'ai trop de problèmes avec les motos. Mais trop la poisse quoi !
Suffit que je roule en scooter dans Ouaga et ma moto crève.
Suffit que je donne ma moto à laver et le moteur est noyé.

L'autre fois, on roulait avec Philippe (un gars de l'assoc avec qui je fais les tournées des villages), et il me dit "bon, conduis moi jme repose un peu". Je n'avais jamais conduit sa moto avant. Donc je roule, tranquille, puis à force j'accélère parce que le chemin était bon et relativement droit. J'arrive peu à peu à 70, 90 km /h, et lui me disait "hey doucement" et moi j'étais là "t'inquiète c'est géré". Bon, à un moment, un gros manguier était o milieu du chemin donc fallait faire un détour pour l'éviter. Et là, j'ai voulu ralentir. Et là, je me suis rendue compte que les freins ne fonctionnaient pas. Philippe me dit "ah oui j'ai oublié de te prévenir". Mort de lol. Heureusement, plus de peur que de mal, j'ai juste foncé dans un buisson puis j'ai rebraqué dans l'autre sens mais ahah j'ai vu le manguier de trèèèèèès prèèèèèès.

Une autre fois, après un éreintante tournée des champs avec Philippe, on rentrait tranquille au village, j'imaginais mon assiette de tô sauce gombo qui m'attendait sous le limier...ET PAF ! on crève. En brousse, au milieu de nulle part. Souvent quand je fais des tournées, on m'offre des trucs, donc là j'avais récolté 3 énormes pastèques, 5 kilos de patate douce et un sac d'arachide. Donc je descend de la moto avec mes pastèques, mes arachides et mes patates douces, et Philippe part chercher un colleur( pour la roue de la moto). Je m'assois donc tranquillement sous un arbre en grignotant des arachides, sachant que comme le village le plus proche est au moins à 3 km, il va me falloir être patiente. Il est midi, j'imagine mon tô sauce gombo se refroidir, je suis crevée et couverte de poussière, bref l'éclate. Au bout de 20 minutes, un mec arrive , me parle en dioula. Je capte pas trop, sauf qu'il faut que je m'assoie sur sa moto et qu'il va m'emmener au village où y a le colleur. Je monte donc avec une pastèque sur mon dos, une sous chaque bras, et les arachides et les patates douces posées sur le guidon, easy. Là-bas, il faut encore attendre 30 minutes avant de repartir...

Une autre fois encore, on roulait et tout d'un coup le chemin se transforme en marigaud. Naivement, je me dis qu'on va faire demi-tour pour trouver un autre chemin. Mais non, il nous faut enlever les chaussures, retrousser les pantalons, et pousser la moto dans la vase sur 50m.. J'imaginais tous les petits parasites qui trainaient dans cette eau stagnante et brulante hmmmm.

Bon sur ce je dois filer, jviens d'arriver à Ouaga hier, et je pars ce soir dans le village d'un pote pour glander là-bas :) C'est les vacances (bon ok j'ai l'impression d'être tout le temps en vacances mais bon) !!

Tchoutchou