dimanche 5 décembre 2010

Des tournées en brousse

Je n'aurais jamais imaginé pouvoir me transformer en glaçon au Burkina. Et pourtant...

Je dois retourner dans des tas de villages pour refaire des monographies. Donc jeudi matin, 5h30, je démarre pour aller voir mon acolyte, Victorien un cultivateur de fonio (qui a l'immense avantage de parler français) dans un autre village. Je vais faire les tournées avec lui, j'ai besoin d'un traducteur de toute façon !

Mais il faisait méga méga froid à cette heure là c'était vraiment terrible ! Et après 30 minutes de moto, je me demandais quand est ce que j'allais pouvoir m'acheter un bonnet et des gants...et surtout comment vous pouviez survivre avec 15 ou 20 degrés de moins. Mais ceci n'est qu'un détail, puisqu'à 8h30 du matin il fait déjà 30° au soleil.

Généralement, quand on arrive dans le village je fais réunir les vieux. Il faut que j'arrive avant qu'ils partent aux champs, donc vers 6h30-7h maximum. Puis on discute, quand ils le veulent bien. Une fois, quand j'ai demandé si on pouvait me raconter l'histoire du village, je me suis carrément fait envoyer chier. Mes traducteurs bwamou-français étaient génés et ne voulaient pas me dire ce qu'il y avait. Grosso modo, le chef du village a dit que entre eux ils pouvaient tout se dire mais que comme j'étais là c'était pas la peine..! Donc parfois la causerie se passe bien, mais parfois il est difficile de venir parler avec les vieux. Notamment dans les villages où les traditions sont hyper fortes, où personne ne fait d'études, où l'école est très récente, et où on n'ose même pas dire le mot "animiste" en parlant de religion.

Mais bon des fois ils se sentent obligés de me lécher le cul, et ils m'offrent des poulets. Que je ne vais quand même pas refuser, maintenant j'ai deux grosses poules que je vais laisser pour mon repas de Noël ;)

Souvent, je demande si les villageois seraient d'accord pour faire partie de circuits touristiques. Une fois, on m'a répondu que au temps de la diffusion des religions chrétiennes, souvent ils devaient accueillir des blancs. Ils leur faisaient des démonstrations de danses traditionnelles, ils leur faisaient visiter le village...et puis ils leur donnaient des filles. Ahah, apparemment l'abstinence c'est pas pour tout le monde chez les cathos, que ce soit pour des petits garçons ou des jeunes filles africaines.

D'ici dix jours j'aurai une meilleure connexion internet donc j'en profiterai pour vous abreuver de photos.

Hier il y avait une soirée musique et danse traditionnelles au village, très chouette :)
Comme les récoltes sont quasi finies, les balafons et les tam-tams résonnent dans toute la brousse...

Je meurs d'envie de bouffer une pizza.

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