samedi 20 novembre 2010

Mes malheurs

Parce que jeudi 11 Novembre était vraiment une journée horriblement terrifique.

Voyez vous, afin de préparer mon anniversaire (par exemple acheter des poulets complémentaires en vue d'un poulet-cue digne de ce nom), j'avais besoin d'aller chercher du gombo. Comme le distributeur se trouve à 55 km de Nouna, qui se trouve à 15 km du village je me suis dis : cool je vais pouvoir roder ma moto. Je me suis donc mis dans le crâne de faire mes 140 km dans la matinée.

J'arrive à Nouna sans problème, ma moto ronfle doucement. Je prend Philippe derrière moi, et je prend courageusement la (très) difficile piste qui mène à Dédougou. La piste est vraiment mauvaise, pleine de trous et de bosses, et c'est que des petits cailloux qui te sautent dans la figure. Les gens mettent des grosses doudounes et des casques avec visière. Bon, moi, évidemment, je suis partie en débardeur, en tongs et sans rien sur la tête, j'avais pas trop prévu le coup hum. C'était déjà des erreurs, mais mes plus grosses erreurs étaient de partir sans avoir 1FCFA de crédit sur mon téléphone, et deuzio de ne PAS vérifier le niveau d'huile de cette putain de connerie de moto de merde.

Donc, quand j'ai commencé à vouloir rouler un peu ma moto (ça veut dire on roule à 60 km/h sur la piste en s'accrochant très fort pour quand la moto vole après les trous et les bosses), ben... j'ai entendu "CHLONK" et "bbrrrrrrrrrrrrrrrrrr" et "...". Et Philippe qui dit "y a quoi?". "Ben chai pas ça s'est arrété tout seul". Et la PSSSSHHHH et une fumée qui sort du réservoir d'huile. Oups. Evidemment on était trop loin de Nouna pour faire demi tour, on était trop loin de Dédougou pour y arriver, et le village le plus proche n'avait pas d'huile. On a donc continué en poussant la moto. On a pu interpeller des gens qui nous ont dit d'arriver à Bourasso, un plus grand village, à 6-7 km de là. Easy. Je nous voyais déjà pousser cette satanée pute de moto pendant 1h30 sous le soleil écrasant et la chaleur montante. Mais on a supplié un gars pour qu'il m'emmène jusqu'à Bourasso, où je trouverai de l'huile et que je ramènerai ça dans un bidon. Donc je suis partie avec ce peul très gentil, et en arrivant là bas j'ai pris des mélanges d'huile fort douteux que j'ai payé à prix d'or, mais pas le choix. On a pu arriver à Dédougou enfiiiiin en mettant 2h30 pour faire le trajet au lieu d'une petite heure...

Là-bas, impossible de retirer de l'argent, la banque n'avait pas débloqué ma carte bleue. J'ai essayé avec mon ancienne carte bleue qui est censée être désactivée et là j'ai pu retirer quelques sous, mais pas beaucoup. J'étais vraiment trop découragée !!! Tout ça pour rien !!

Donc on a du passer chez le mécano, repayer de la bonne huile, tout vidanger et blablablabla avant de repartir de Dédougou. On est reparti vers midi... pour arriver vers 13h15 à Nouna, complètement exténués. Et le soleil avait frappé fort fort sur la tête. Ma peau était rouge comme celle d'un homard, mais ce n'était que de la poussière, au moins ça m'avait protégé des coups de soleil !

Je suis rentrée au village, et là j'ai du prendre 3 seaux d'eau pour arriver à enlever toute ma poussière ! Pas le temps de me reposer jusqu'au soir, où on s'est couché assez tard.

Le lendemain...Pwo pwo pwo comme on dirait ici, c'était même pas la peine d'essayer de me lever ! Evidemment c'était le jour où 3 amis venaient me voir de Ouaga, et je devais partir les accueillir à Nouna vers 15h. J'ai dormi toute la journée, en espérant pouvoir me lever pour rouler la moto le soir, mais c'était pas la peine, ma fièvre oscillait entre 39 et 40°. Impossible de manger, même l'eau je vomissais ça, (donc impossible de prendre des médicaments par le fait), et tous mes os et mes articulations me faisaient mal.

ça a continué comme ça quelques jours (même si la fièvre est assez vite retombée), et maintenant je viens seulement de guérir. Impossible de manger jusqu'au mercredi, j'étais trop nauséeuse, le seul truc que j'arrivais à manger c'était des spaghettis !! Et encore en quantité infinitésimale. Je ne sais pas si c'était insolation, palu, parasite, un peu de chaque... peu importe ça va mieux maintenant :)

Dommage que je n'ai pas pu profiter de la fête de tabaski mardi, je rêvais pourtant de ce mouton grillé depuis deux semaines ahah !

Sinon mon anniversaire s'est bien passé, mis à part le fait que j'étais ultra kaput. Jus de bissap, poulets grillés et fris, musique mandingue et soirée entre amis. Je n'avais jamais eu aussi chaud la journée de mon anniversaire en tout cas !

2 commentaires:

  1. C'est marrant cette progression vers une catastrophe annoncée... t'as l'intention de rentrer vivante ?
    Bises
    Lionel

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  2. Bon, voila que je me fais enguirlander par Christine parce que je fais des commentaires stupides, même pas sympas.
    Donc on est content de voir que tu fais face dans l'adversité et que la baraka est avec toi. C'est pas une petite crise de palu de rien du tout qui va... euh, non, là je vais encore me faire traiter de tous les noms.
    Bref, on pense beaucoup à toi. On t'embrasse très fort.
    Bises
    Lionel, et Christine qui lit par dessus mon épaule

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