dimanche 12 septembre 2010

Kordié, suite, Ouaga , le retour

J'ai pas encore fini mes anecdotes sur Kordié. Bon c'est un ramassis de petites histoires mais c'est marrant.

Dans la cours de la vieille, il y a une mossi qui habite (le village est gurunsi). En fait c'est une femme qui a été virée de son village parce qu'elle était déclarée mangeuse d'âmes. Depuis qu'elle a été bannie, elle marchait, elle marchait, elle marchait sans trop savoir où aller et en mendiant. Un soir elle était fatiguée et elle s'est endormie devant la cours de la vieille. La vieille l'a trouvée là au matin et lui a fait raconter son histoire. Elle lui a dit, tu peux rester là le temps de te retrouver. Ca fait maintenant 4 ans qu'elle est là. Au début le vieux ralait, mais maintenant ça va, il lui donne du travail.

La deuxième nuit était assez horrible. C'était fin du ramadan, alors il y avait de la musique à fond dans la rue (ils utilisent des plaques solaires pour faire marcher les sonos. lol quoi). Donc c'était déjà dur de dormir, mais en plus de ça il y a eu vent de sable qui rentrait par la fenetre de la case, et ensuite pluie. Après ça, les cabris sont montées sur le toit de la case (en tôle) et ça a fait un bruit d'enfer, et ça plusieurs fois vers 2-3h du mat. J'en pouvais plus !!!

Il y a trois familles au village. Je veux dire, trois grrrraaaaaaaaandes familles. La famille dominante, les Bako. Ce sont eux qui s'occupent des masques et des cérémonies à la forêt sacrée. Le chef du village et le chef de terre sont toujours des Bako. Mais dans ce village c'est un peu l'anarchie ils ne servent pas à grand chose. Il y a les Bayala (comme Arsene et Eric), les forgerons. Avant ils faisaient les armes, maintenant ils réparent un peu de tout. Ils sont aussi chargés d'appeler la pluie, et de résoudre les problèmes occasionnés par le climat, comme par exemple si un homme a été frappé par la foudre c'est eux qui font les cérémonies avant l'enterrement. Puis il y a les Batao, comme Léon, qui sont les chasseurs. Sinon, tout le monde cultive le mil. Of course.

Les animaux là bas, il y en a partout. En plus des animaux de la ferme, les animaux de compagnie, on compte les crocodiles dans le barrage, et puis aussi le python sacré de la forêt (sacrée aussi). Evidemment, si vous demandez aux gens, tous ils ont déjà vu le python une fois dans leur vie, et toujours dans des circonstances assez romanesques. Est ce qu'il existe vraiment...

Au village, l'humeur est bonne. Les hommes boivent du dolo dans les tavernes, les femmes rient. Mais quand on écoute un peu les discussions, le ton se fait plus sérieux. "changement climatique", "pas assez de pluie", "mauvaise récolte du mil", "famine", "état d'urgence", souvent ces mots reviennent, et c'est un peu plus inquiétant.

Bon, sinon je suis revenue hier à Ouaga, et on a fait trop la fête. Apéro jusqu'à minuit et après maquis jusqu'à 4h du mat. La piste de danse était bondée, il faisait genre 45°C, même les locaux transpiraient jusqu'à tremper leur chemise et leur pantalon. Mais c'était trop marrant, même des gens que je connaissais pas m'"ont dit que je dansais bien alors j'ai pris ça vraiment pour un compliment vu comment ils considèrent les nasaras question danse :D (cad comme des poteaux).
Je remercie ma maman qui m'a appelée à 8h du mat alors que je m'étais couchée 3h avant, ensuite le sommeil a été difficile à retrouver, parce que faire la grasse mat quand on dort sur le carrelage c'est pas évident. Mais bon j'ai glandé toute la journée, et c'était cool.

Je devais partir pour Nouna (mon stage) mardi, mais finalement j'vais à Kaya quelques jours, parce que j'ai la flemme de le commencer tout de suite ahah ! Donc je pense y aller peut être samedi ou dimanche.

Mon numéro de téléphone burkinabé ne peut pas recevoir les textos de l'étranger, je vais m'acheter un nouveau numéro demain et après ça ira mieux.

Allez, une petite légende pour finir ! (parce que je kif trop, je sais que vous aussi)
La fondation du village de Kordié
Sur le plateau central (me demandez pas où c'est, je n'en sais rien), vivaient deux frères avec leurs femmes et leurs enfants. (NB; oui ils sont très rarement monogames). Un jour les deux frères se sont disputés, et l'un est parti avec sa famille. Ils sont allés de village en village, mais jamais ils ne trouvaient d'endroit où se poser. Un jour ils sont arrivés à la forêt sacrée, et ont aimé le lieu. Alors ils se sont installés là, c'est pour ça que le village s'appelle Kordié, ça veut dire destination finale en langue.

1 commentaire:

  1. et moi qui était tellement contente de t'entendre ma bibiche! même à 8h du mat (faut dire qu'ici il était pas loin de 11h ... )
    après avoir affronté tous les codes de télérabais-:)
    je t'embrasse
    ta maman!!

    ps merci pour toutes ces belles histoires!!

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